André GIRARD, de 1909 à 1942

 

André Jean Louis GIRARD naît le 22 avril 1909 à Cahors (au 3, passage Lacapelle) de Antoine (né le 30 avril 1876 à Saint-Géry, maçon puis restaurateur, marié le 12 août 1903 à Cahors, décédé le 23 novembre 1949 à Cahors) et Maria PASQUET (née le 10 mars 1879 à Trespoux-Rassiels, robeuse). Le 9 novembre 1911 naît également à Cahors son frère René Jean Marie, futur officier des affaires indigènes au Maroc et de goum de 1943 à 1945 et contrôleur des domaines.

Vue aérienne de Cahors

De 1914 à 1918, ils sont, avec leur soeur aînée Odette Antoinette Marie (née le 12 novembre 1904 à Cahors, décédée le 23 décembre 1972 dans cette même ville), à Paris où leurs parents possèdent deux cafés bars, l'un situé 53 rue Blanche et l'autre au 30 rue de Flandre (photo ci-dessous). Après guerre, la famille GIRARD revient à Cahors et s'installe d'abord quai Eugène Cavaignac, puis rue du Pot Trinquat avant d'acheter le magasin de chaussures "à l'Ecureuil" (10 place du marché, aujourd'hui place Jean-Jacques Chapou).

André GIRARD debout devant son père, assise à sa gauche, sa soeur Odette et debout à la droite de celle-ci, leur frère René, debout devant leur mère

Son oncle, Louis GIRARD, employé de commerce à Clichy et caporal de réserve au 207ème R.I. (né le 16 septembre 1886 à Saint_Géry) est mobilisé en août 1914 et est tué le 7 octobre 1914 à Saint Jean sur Tourbe (Marne). Cité à l'ordre du régiment, la médaille militaire lui est conférée à titre posthume.

Diplôme d'honneur de Louis GIRARD

Le 15 juillet 1922, il reçoit à Cahors le certificat d’études primaires avec mention « assez bien » ; élève au lycée Gambetta de Cahors et ami de Jean-Jacques CHAPOU (né le 10 avril 1909 à Montcuq, futur professeur-adjoint et colonel F.T.P. « Kléber »), il est bachelier de l’enseignement secondaire avec mention « Latin-sciences mathématiques élèmentaires » le 7 janvier 1929. Son dossier militaire mentionne des notions en anglais et en allemand.

Certificat d'études primaires    Diplôme du baccalauréat

Après avoir débuté des études de droit, André GIRARD intègre le 18 novembre de cette même année l’administration des Tabacs après sa réussite au concours de rédacteur ; Suite à sa formation à l’école d'application des Manufactures de l'État à Paris, son premier poste est situé à la manufacture des tabacs de Dieppe.

Le 15 avril 1930, il est appelé au 2ème régiment de Hussards à Tarbes pour effectuer son service militaire. Arrivé au corps le 25 avril, il est affecté au peloton E.O.R. du 8ème régiment de Chasseurs à Orléans d'avril à septembre 1930 (promu brigadier le 29 septembre 1930). Il suit notamment la formation de chef de groupe de mitrailleur et achève ce stage avec le grade de brigadier-chef (promu le 21 octobre 1930). Envoyé dans ses foyers le 11 avril 1931, il est affecté dans les réserves au centre mobilisateur de cavalerie n°17 où il notamment présenti pour rejoindre l'école d'application de la cavalerie à Saumur comme élève officier en juin 1940.

Le 27 décembre 1934, il se marie à Cahors avec Solange Georgette BRUGIDOU (étudiante née le 20 octobre 1911 à Souillac de Joseph, employé des chemins de fer, et Albanie Antoinette BESSEDE). Le 20 novembre 1935 naît leur fils René Michel Georges (docteur en psychiatrie à Caen).

Suite à la mobilisation générale, le brigadier-chef André GIRARD, alors en poste en région parisienne (Vanves), est rappelé à l’activité le 3 septembre 1939 et affecté au 83ème Groupe de Reconnaissance de Division d’Infanterie (G.R.D.I.) de Montauban puis passe au 59ème G.R.D.I. le 6 février 1940.

André GIRARD avant 1940   Insigne du 59ème G.R.D.I. (modèle juin 1940)

 

Dunkerque, la captivité et l’évasion

Aux Armées le 6 février 1940, André GIRARD participe aux campagnes de Hollande, de Belgique et du nord de la France ; le 25 mai, son escadron est dans la localité de Watten . Les jours suivants, les troupes sont sans cesse pilonnées par la Luftwaffe mais réussissent la jonction avec les soldats anglais dans la forêt de la Panne. L’opération dynamo tourne au désastre : des échauffourées tragiques ont lieu sur les quais entre les équipages anglais et des soldats français déserteurs.

Le 3 juin, André GIRARD est touché par un éclat d’obus à la région temporale gauche à Dunkerque sur le canal de Bourbourg, lors d’une attaque ennemie. Néanmoins, son peloton tient sa position jusqu’à la nuit. Au cours de celle-ci, André GIRARD est conduit sur la plage de Saint-Pol dans l’intention de l’évacuer en Angleterre. Le 4 au matin, les troupes de la poche de Dunkerque sont faites prisonnières. Des soldats réussissent néanmoins à s’enfuir et dont certains annonceront aux parents d’André GIRARD son décès. À Dunkerque, les allemands, voyant que ses jambes sont intactes, refusent de l’envoyer à l’hôpital et lui ordonnent de rejoindre les colonnes en marche pour la captivité. Le lendemain, épuisé, il est chargé dans une ambulance et est conduit, le 6, dans une école d’Ypres.

Par la suite, il est transféré dans les hôpitaux de Blankenbergue ("Reine Elisabeth" jusqu’au 20 juillet), Bruges et Alost pour y recevoir enfin les premiers soins…. C’est par l’intermédiaire d’infirmiers belges qu’il apprend la signature de l’armistice et l’appel du 18 juin du général de Gaulle. Le 28 juillet, il est expédié à Lokeren puis au bord de l’Escaut pour emprunter une péniche à charbon. Débarqué à Emmerich, il est transféré par train à Hemer (Westphalie), au stalag VI A (matricule 26.125).

   

    

Dépouillé de ses effets personnels et interrogé, André GIRARD rejoint un convoi envoyé à l’Arbeitskommando 815 à Plettenberg et où il sabote la production de l'usine Kampwerke.

Il s’évade le 13 mars 1941 avec Emmanuel VIRE et Anthème BESSON pour être repris le 16, après 200 km de marche dans la région de Cologne. De retour au camp, ils sont condamnés à 21 jours de cellule.

Suite à une nouvelle tentative d’évasion en juin 1941, il est envoyé au stalag VI B puis à l’Arbeitskommando 805 du VI A (dans la foret de Lippe, jusqu’au 15 juillet 1941)

De retour au stalag VI A à Hemer, Il réussit le 2 août 1941 à s’évader du commando de Plettenberg en se joignant à un convoi de prisonniers réformés. Il reste 34 heures sous une banquette d'un train à destination de la France et réussit à échapper aux fouilles minutieuses des gardiens.

Entré en zone occupée française par Metz, il saute du train en marche par une fenêtre au niveau de la gare de Dijon le lundi 4 août 1941 à 3 heures. Là, il parvient à obtenir une carte de son administration.

Photographie d’identité (prise à Dijon)

Le 5, il franchit la ligne de démarcation à Mont-les-Seurres et est démobilisé le 6 à Bourg-en-Bresse.

Fiche de démobilisation

Ayant rejoint son administration, André GIRARD est contacté en octobre 1941 afin d'adhérer à la Légion Française des Combattants ; son esprit de résistance lui vaut de se faire exclure le jour même de la remise de son adhésion.

Sa conduite exemplaire à Dunkerque lui vaut également de recevoir, en 1941, une citation à l’ordre du régiment portant attribution de la croix de guerre avec étoile de bronze.  

Citation d’André GIRARD (croix de guerre 1940)

Au cours de l’année 1942, il est muté dans différentes manufactures et succursales de l'administration des tabacs de la zone libre : Cahors, Marmande, Tonneins, Royat puis Brive-la-Gaillarde.

Carte d’identité de fonctionnaire d’André GIRARD, à Brive-la-Gaillarde

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