La région "hopital", ses agents

 

NOM PRENOM PSEUDO 1 PSEUDO 2 LOCALITE en 1942-1944
ALIBERT Fernand Eugène A21 Barbet Brive-la-Gaillarde
ALIBERT Jean A214 Truxale Brive-la-Gaillarde
ALVITRE Jean Joseph
Caille Brive-la-Gaillarde
ARMBRUSTER Edouard Joseph A12 Cucuje Brive-la-Gaillarde
AUROY Louis Victor Lucien
Cressedelle Saint-Amand Montrond
BARREAU Antoine A62 Amydre Limoges
BELCOUR André

Ussel
BERGEAL Jean Martial
Beaucoq Sernaux
BERNHEIM Philippe Emile A15 Cardium Paris
BERTRANDY Jean A220
Neuvic
BESSON Anthème François

Cahors
BIARD Louis Cyrille A18 King charles Montluçon
BICHON Edmé Marie
Katz Sarlat
BLANCHARD Daniel A610 Serpentaire Saint-Amand
BLOCH Sylvain

Cahors
BONNET Louis
Anomalure Bourganeuf
BORDES Pierre Crapaud Just Brive-la-Gaillarde
BOUDET Pierre
Bouc Cahors
BRAULT René
Wapiti
BRIDOT Philippe Eugène Paul A34
Bourganeuf
BUSSIERAS Marcel AC220 Atropos Brive-la-Gaillarde
CREEL Roland Henri A25 Labrador Ussel
DALLIER Georges AG30 Limace Brionne
DAYRAS Maurice Sylvain A44 Bull Aubusson
DAYRAS Camille
Notoncette Guéret
DEBERNARD Roger AC219 Perle Lapleau
DELON Louis Marcel A28 Loulou Brive-la-Gaillarde
DEROUBAIX Roland A30 AG1 Gordon Guéret
DEVAUD Gaëtan A17 Migrateur Brive-la-Gaillarde
DEYX Marie A28 Ceramby Eygurande
DEYX Pierre A14 Chevaine / Loulou Eygurande
DIETRICH Albert A10 Frégate Brive-la-Gaillarde
DISSOUBRAY Robert
Deilephila Saint-Sebastien
DOREL Lucien Régis A13 Désiré Ommophile Brive-la-Gaillarde
DREYFUSS Gérard Georges
Magot Brive-la-Gaillarde
DUFETELLE Oscar Alfred A60 Emou Limoges
DUMONT Germaine
Cigale Ussel
DUPUY DE ST-LÉGER Paul Léon A14 Calornis Brive-la-Gaillarde
DURIS Adrien A41
Guéret
FORTUNET Henri Robert AL1 Lapereau La Rochelle
GAILLARD Marcel
Carlin Aurillac
GALHIN-WRASSKY André A300 Vélia Guéret
GHIRARDELLO René Alcide A618
Saint-Amand Montrond
GIRARD André Jean Louis A1 Pointer Brive-la-Gaillarde
GOUILLER Ernest Jean
Ranatra La Souterraine
GUYONNET Arsène A304
Laroche-Près-Feyt
HONORÉ Jérome
Matin Vic-sur-Cère
HUMMEL Paul A10 Cocker Marigné-Laillé
KERN Georges A19 Mulet Brive-la-Gaillarde
LAIR Charles A204
Tulle
LAPORTE Jean
Babiroussa secteur Hangar
LARIVIERE Henri A71 Calliphone Châteauroux
LASSALLE Maurice Jean A60 AB10 Cabot
LE GALLOU Maxime
le docteur Aurillac
LEMAIRE Louis A2 Setter Tulle
LEMOIGNE Joël-Philippe Z1 Triton (Brive-la-Gaillarde)
LEMOIGNE Marcel
Triton 2 Brive-la-Gaillarde
LE MOIGNE Louis A22 Terre-neuve Ussel
LEPLATOIS Marcel A353 Membracis Saint-Sébastien
LESTRADE Pierre A23 Ogre Corno Sornac
LIENHART René A4 Griset Périgueux
MARION Jean A43 Doguin Aurillac
MARTY Edmond A21 Braque Tulle
MERLE Paul A83 Béder Millau
MONCOMBLE Roger A15 Bichon Vic-sur-cère
MONÉGER Léon A202
Neuvic
MONÈGER Georges A222
Neuvic
NOUGUÈS René A3 Bleu d'Auvergne Guéret
PITHON Emile AG2 Ténia Guéret
POITRENAUD Marcel A39 Wapiti 2 La Chapelle Baloue
PRADAUD Paul A211 Paro Brive-la-Gaillarde
RIMBAUD Jean A863 Rami La Rochelle
RENAUD Victor A350 Pataud Saint-Sébastien
ROIFFÉ Paul Patrice Tébourba Limoges
SAGNELONGE André A680
Saint-Amand Montrond
SCHLOSSER Joseph
Séraphin Brive-la-Gaillarde
SIRIEIX Jean A24 Fox Ussel
TAHON Germain

Châteauroux
TESSIER Gustave A33 Tettigonia Guéret
TRAVERSAT Jean

Brive-la-Gaillarde
TRICOT Henri A42 Mâtin Aurillac
VALADE Georges A62 AC1 Chiot Brive-la-Gaillarde
VERLIAC Pierre AC211 Eider Brive-la-Gaillarde
VINZANT Jean A1 Danois, Méral Ussel
VINZANT Marc A30
Ussel
VINZANT Maurice A29
Ussel

Joël Philippe LEMOIGNE («Triton», sous-réseau Sea-Star)

 

Jean et Fernand ALIBERT        Jean ALVITRE             André BELCOUR           Martial BERGEAL          Jean BERTRANDY     

Roger DEBERNARD     Roland DEROUBAIX      Roland CREEL                  André DUBOIS             Germaine DUMONT          

 

    Charles LAIR            Louis LE MOIGNE               Georges,                          Léon,                    Suzon MONEGER  

 

Pierre LESTRADE            Paul PRADAUD             Vincent RENAUD              Jean SIRIEIX                  Jean VINZANT

 

Source : Centre national d'études de la Résistance et de la Déportation Edmond Michelet (BRIVE-LA-GAILLARDE)

Fernand Eugène Alibert, né à Brive le 2 novembre 1898, y est décédé en 1955. Commerçant à Brive, il entre dans la Résistance et devient un des responsables du réseau "Alliance" sous les pseudonymes de "Barbet" et "A21".  À sa suite viennent son fils Jean et son ami Paul PradAUD. Recherché par la Gestapo en 1943, il passe par l’Espagne où il est interné six mois avant de rejoindre l’Afrique du Nord avec son fils. Il sert dans l’Armée d’Afrique et participe au débarquement du 15 août 1944 en zone sud. Décoré de la médaille de la Résistance par le général de Gaulle en 1945, il fut également décoré de la croix de guerre 1939-1945.

Paul PRADAUD, né à Chasteaux (Corrèze) le 17 juin 1906, est mort à Brive le 10 janvier 1986. Artisan peintre en bâtiment, il se lie d'amitié avec Fernand Alibert qui le fait entrer dans le réseau "Alliance" sous le pseudonyme de "Paro" puis "A211". Arrêté le 23 février 1943, le même jour qu'Edmond Michelet qu'il rencontrera lors de ses interrogatoires par la Gestapo, il est incarcéré à Fresnes (Val-de-Marne), Romainville (Seine-Saint-Denis) puis Compiègne (Oise) avant d'être déporté à Buchenwald d'abord puis au sinistre tunnel de Dora, et enfin à Bergen-Belsen où il est libéré par les troupes américaines. Doué d'une grande force physique et morale, il résiste à vingt-trois mois de souffrances dans les camps. Grand invalide (100%), il a mérité par son action de nombreuses distinctions, dont la rosette d'officier de la Légion d'honneur, la médaille de la Résistance, la Croix de guerre avec palme et le «Certificate of Service» signé du Maréchal Montgomery.

L’abbé Jean Joseph Alvitre naît au Pescher, alors commune de Sérilhac (Corrèze), le 27 septembre 1889, la section du Pescher n’ayant été érigée en commune que le 25 juin 1897. Il meurt à Brive le 5 juin 1983. Entré au Petit Séminaire de Servières le Château (Corrèze) en 1900 puis à celui d’Ussel en 1906, il est admis au Grand Séminaire de Tulle au terme de ses études secondaires. En 1911, il est incorporé au service militaire obligatoire pour trois ans mais la guerre étant déclarée, il la fait dans les unités combattantes où sa brillante conduite, notamment à Verdun, lui vaut, outre une blessure, deux citations et la croix de guerre avec palme. Démobilisé en 1919 et ayant été ordonné sous-diacre en 1914, il reprend ses études au Grand Séminaire de Tulle. Ordonné prêtre en 1920, il est nommé à Égletons. En 1921, il est promu vicaire à Saint Sernin de Brive, puis en 1933 désigné comme curé fondateur de la nouvelle paroisse d’Estavel (Notre Dame de Lourdes). La paroisse se développe rapidement, surtout grâce à l’implantation des ateliers de la SNCF. Il y exerce son ministère pendant vingt cinq ans et marque de sa personnalité très particulière cette jeune communauté. La défaite de juin 1940 ne le laisse pas sans réaction. Dès le début de l’occupation, sous le pseudonyme de "Caille", il est un membre actif du réseau "Alliance", dirigé par Marie-Madeleine Fourcade. Edmond Michelet, dans son livre "Rue de la Liberté", a écrit de lui : "L’abbé Alvitre, ancien du Sillon, appartenait à cette génération de «rouges chrétiens», comme disaient avec mépris leurs adversaires, qui s’étaient tout naturellement groupés à l’avant garde de ce qu’on a appelé bien vite la Résistance. Avant que j’ai su qu’il existât un appel de Londres, il était venu, le lendemain du 18 juin me déclarer : Je suis gaulliste ! C’est par ce curé démocrate que j’ai entendu pour la première fois prononcer le mot...". On peut dire que sa paroisse est transformée en un bastion de la Résistance où se retrouvent des responsables nationaux et régionaux de toutes les tendances. Sa citation à l’ordre de l’Armée en date du 7 juin 1952 qui comporte l’attribution de la croix de guerre avec palme et sa nomination au grade de chevalier de la Légion d’honneur confirment la valeur de celui qu’Edmond Michelet avait appelé : "Le Phare de la Résistance Corrézienne". Il était médaillé de la Résistance. L’abbé Alvitre a eu beaucoup d’influence sur l’abbé Charles Lair dont il a été le premier maître et l’engagement total de ce dernier dans la Résistance ne lui fut pas étranger.

Roland DEROUBAIX est né le 12 décembre 1910 à Versailles. Licencié en histoire, il est élève officier à Fontainebleau affecté au 24ème RI puis au 46ème RI. Sergent-chef de réserve mobilisé le 26 août 1939, il est fait prisonnier à Rethel le 28 juin 1940 après avoir reçu, le 12 juin, la croix de guerre avec palme pour sa participation au combat de la montagne de Reims. Evadé le 19 janvier 1941, il est secrétaire général de la préfecture de la Creuse à Guéret où il établit jusqu'en 1944 environ 1500 fausses cartes d’identité destinées aux patriotes traqués. Il s'engage dans le réseau Turma-Vengeance à compter du 1er septembre 1942, puis dans le réseau Alliance, pour lequel il a été recruté par Me NOUGUES, à compter du 1er janvier 1943 sous les pseudonymes Suzanne puis Gordon. Agent P2 de ce réseau, il devient chef départemental puis chef adjoint du secteur Babin (Creuse, Indre et Cher), et enfin chef de neuf départements dont deux côtiers dotés d’un poste émetteur (Vendée, Charente-Maritime, Creuse, Vienne, Haute-Vienne, Deux-Sèvres, Indre, Indre et Loire, Cher). Menacé d’arrestation, il rejoint le maquis de Roger BITON dans le canton de Bonnat le 12 avril 1944 et continue à transmettre à Londres des renseignements de premier ordre, notamment sur les bases sous-marines de La Rochelle et de La Palisse. Après la Libération, il est nommé sous-préfet d'Aubusson, puis secrétaire général de la préfecture de la Creuse où il travaille sous l'autorité du préfet Henry CASTAING, chef de secteur du réseau Ajax. Il est, entre 1946 et 1949, sous-préfet d'Avranches avant d'être nommé en Algérie où il y sert de 1949 à 1955. Brièvement affecté à la direction de la sureté nationale en 1956, il devient cette même année directeur du cabinet du préfet de la Martinique puis en 1958 sous-préfet de Pointe-à-Pitre. Il rejoint la métropole en 1959 où il y occupe successivement les fonctions de secrétaire général des préfectures du Cher et du Var. Ayant pris sa retraite en 1965, il se retire dans le Var. Roland DEROUBAIX est décédé à Cannes le 31 janvier 1977. Il était chevalier de la Légion d’honneur, titulaire de la croix de guerre 1939-1945 avec palme, de la médaille de la Résistance et de la médaille des évadés.

Né le 17 novembre 1904 à Paris 4°, René NOUGUES est décédé le 04 mai 1994. Après avoir effectué ses études secondaires à Guéret, il est licencié de la faculté de droit de Paris et s'inscrit au stage du barreau de Guéret le 09 juillet 1929. IL installe son cabinet au 26 rue de l'étang. Il fonde l'amicale départementale des sous-officiers de réserve de la Creuse dont il prend la présidence. Mobilisé au grade de maréchal des logis-chef au 56ème GRDI à compter du 1er septembre 1939, il est fait prisonnier mais parvient à s'évader dans la nuit du 17 au 18 juin 1940 alors que son unité vient d'être capturé à Saint-Genoux le National. Fervent patriote, il rejoint fin 1940 l'organisation du général Cochet et dirige une filière d'évasion par les Pyrénées tout en occupant les fonctions de délégué départemental à la propagande de la Légion Française des Combattants ; il est arrêté le 06 octobre 1941 par la police sous l'inculpation de gaullisme et interné à la prison militaire de Clermont-Ferrand. Faute de preuves, il est libéré le 08 janvier 1942 puis bénéficie d'un non lieu le mois suivant. René NOUGUèS entre dans le réseau de renseignement Alliance comme agent permanent (P2) le 1er novembre 1942 sous le pseudonyme "Bleu d'Auvergne" et en devient le chef départemental pour la Creuse. Il échappe de justesse à une rafle le 26 février 1943, entre alors dans la clandestinité et devient chef de secteur (Indre, Cher sud, Indre et Loire sud). À la libération, il poursuit ses activités de renseignements pour le compte de la DGER sous le grade d'assimilation de capitaine. Son engagement le conduit dans la 1ère Armée française et jusqu'en Autriche où, de juillet 1945 à janvier 1948, il exerce les fonctions de chef des services judiciaires de la province du Voralberg avec le grade d'assimilation de commandant. Il se marie après-guerre avec Antoinette GACHON, également avocat. Chevalier de la Légion d'honneur, titulaire de la Médaille militaire, de la médaille de la Résistance et de la croix de guerre 1939-1945 avec palme, lieutenant de réserve, René NOUGUèS est membre fondateur du Comité d'Action de la Résistance, président de l'ADIF de la Creuse et membre du comité directeur de l'association des combattants volontaires de la Résistance de la Creuse. Il est inhumé au cimetière de Saint-Germain Beaupré (Creuse). L'une des salles d'audience du palais de justice de Guéret porte désormais son nom.

Charles Lair naît à Égletons (Corrèze) le 27 janvier 1913. Il est abbé à la cathédrale de Tulle et membre du réseau "Alliance" sous le pseudonyme de "A204". Spécialiste pendant la guerre de la radiogoniométrie dans un régiment d'infanterie où il avait été mobilisé, il installe dans la cathédrale un ensemble émetteur-récepteur et entre en contact avec Londres dès janvier 1943. Il reçoit les instructions et les transmet à sa "boite aux lettres" tenue par un commerçant de Tulle, Louis Lemaire alias "Setter". 

  Clocher de la cathédrale de Tulle         Plaque commémorative en mémoire de l'Abbé LAIR

Le 19 février 1943, un policier de la Gestapo, seul, tente d'arrêter Lemaire. Ce dernier se sauve tandis que sa femme ameute le quartier. Devant l'attroupement qu'elle provoque autour de la boutique, comprenant jusqu'à Louis Pimont, directeur de cabinet du préfet, et l'adjoint au maire de Tulle, tous se portant garants du civisme de Lemaire, le policier est contraint de se retirer. Sur les conseils de l'abbé Lair, Lemaire se cache chez des amis à la campagne et l'abbé se charge de transmettre lui-même les documents à l'A.S. Le lendemain, le policier éconduit revient, accompagné cette fois de militaires en armes. Ne trouvant pas Lemaire mais apercevant l'abbé en conversation avec un ouvrier en bleu de travail qui est en réalité son correspondant auquel il donne des instructions et qui vite le quitte à leur approche, la troupe rejoint l'abbé Lair et le conduit à la Gestapo. Charles Lair est appréhendé en possession de documents suffisamment explicites pour être confondu. "Frère de chaînes" d’Edmond Michelet à la prison de Limoges lors des déplacements, il y est torturé avant d'être transféré en Allemagne ; condamné à mort par le tribunal de Fribourg-en-Brisgau, il est fusillé à l'âge de 31 ans le 23 mai 1944 à Ludwigsbourg.

Cet agent de liaison (alias "Just") du secteur Hôpital est né le 14 mars 1912 à Saint Aulaire en Corrèze ; employé de commerce, il est décédé le 5 février 1976 à Brive.

Né le 25 mars 1896, ancien élève de l’École polytechnique (promotion 1919), Gaétan DEVAUD est alors chef du 4ème arrondissement (SNCF) du Matériel et de la Traction à Brive et fait construire dans l’enceinte de l'établissement le stade et la piscine qui portent son nom. Ces travaux lui auraient permis de cacher de jeunes hommes désignés pour être envoyés au Service du Travail Obligatoire en Allemagne. Il appartient à la fois au réseau "Résistance Fer" que dirige son "jeune camarade" de Polytechnique, Louis Armand (promotion 1924), et au réseau "Alliance" de Marie-Madeleine Fourcade sous le pseudonyme de "Migrateur". Il est décédé le 16 avril 1968.

                    ¤ Site "Mémoire & Espoirs de la Résistance"

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